Bienvenue sur l'arbre généalogique de Alain Jacques René SCHENKELS-UREEL

Les duels dans l’histoire et familiaux

Le duel est en Occident comme en Orient une coutume de combattre par les armes, selon des règles précises, pour trancher un différend entre deux adversaires, l’un demandant à l’autre réparation d’une offense ou d’un tort. En Europe, il est précédé d’un défi, habituellement signifié par un cartel.

Le combat se déroule devant des arbitres, appelés aujourd’hui « témoins », qui veillent au respect des règles ainsi que des conventions particulières fixées au préalable. Celles-ci fixent, entre autres, éventuellement, le nombre de coups à l’arme blanche ou à feu. Dans un duel de plaisance, c’est-à-dire pour la galerie, elles fixent le nombre de touches. Si elles conviennent d’un combat à mort, on parle de duel à mort.

Le duel visait à réglementer et limiter la violence suscitée par un conflit entre deux individus. En fixant les termes de la résolution du conflit, il obligeait les parties adverses à convenir par le dialogue de conditions convenues et constituait une sorte de droit pénal contractuel, le duel judiciaire. Intégré au bas Moyen Âge à la procédure pénale par les différentes coutumes, le duel judiciaire évolue entre la Guerre de Cent Ans et la Renaissance en contrat de droit privé à mesure que les parlements affinent la jurisprudence et que la monarchie se renforce. Aux temps modernes, le duel n’est plus qu’une forme de bravade à l’endroit du droit commun, le duel du point d’honneur.

Une forme de duel s’est observée dans d’autres sociétés, en particulier au Japon, mais il a été alors une pratique réservée aux militaires. Toutefois, en imposant les armes de guerre individuelles, c’est-à-dire en interdisant l’emploi des poings par exemple, le duel s’adressait de fait principalement à la noblesse, formée à l’escrime et au tir. Les gentilshommes finirent par ne condescendre à s’y prêter qu’entre eux : « Jeu de mains, jeu de vilains ». L’esprit qui le gouvernait donnait ainsi plus de prix à la dignité qu’à la vie, à la manière qu’à l’intérêt, et revendiquait la primauté de la liberté individuelle de régler ses affaires sur le recours à la justice publique. Défendu autrefois tant par des tenants d’un régime aristocratique que par des républicains, le duel est aujourd’hui proscrit dans la plupart des pays.

LE DUEL GENDEBIEN-ROGIER :



Depuis le Congrès, il existait un violent antagonisme entre Alexandre Gendebien, d'une part, MM. Lebeau et Devaux, de l'autre. Dans la séance de la Chambre des représentants du 24 juin 1833, cet antagonisme se manifesta par une scène orageuse dans laquelle intervint M. Rogier pour prendre la défense de son ami, M. Devaux. Le 26 juin, Gendebien et Rogier se rencontraient au bois de Linthout; l'arme désignée par le sort était le pistolet.

Alexandre Gendebien fut le plus rapide, M. Rogier fut grièvement blessé par une balle dans la joue droite. Voyant tomber son ancien collègue du gouvernement provisoire, Alexandre Gendebien accourut pour lui donner la main, mais les témoins l'obligèrent à se retirer. «Mes regrets, écrivit Gendebien à S. Vande Weyer, suivirent de près le triste événement qui faillit coûter la vie à un de nos anciens collègues». Deux mois après, le 23 août, Gendebien développait à la Chambre une proposition d'accusation contre M. Lebeau, ministre de la justice. Celui ci fut défendu par M. Jean-Baptiste Nothomb et l'assemblée passa à l'ordre du jour à la majorité de 53 voix contre 18.
Les grandes luttes auxquelles Gendebien prenait une part si active finirent par le lasser. En 1835, il voulut se retirer de l'enceinte législative et il invita les électeurs de Mons à faire choix d'un autre mandataire. Mais cédant aux conseils de ses amis, il se remit sur les rangs cinq jours avant l'élection et fut de nouveau réélu à une grande majorité. MM. Lebeau et Rogier avaient quitté le pouvoir au mois d'août 1834, et leur ancien adversaire supportait avec moins d'impatience l'administration dirigée par M. de Theux.

Mais tout changea lorsque, en 1838, le représentant des Pays-Bas à Londres reçut l'ordre de signer le traité des vingt-quatre articles, jusqu'alors repoussé par Guillaume 1er avec une invincible obstination. Gendebien personnifiait comme chef de l'opposition le système qui était une protestation permanente contre les arrêts de la conférence de Londres. Le gouvernement belge, abandonné par la France et l'Angleterre, dut se soumettre plutôt se résigner. Après des discussions mémorables, la majorité de la Chambre des représentants adopta le traité, le 19 mars 1839. A l'appel de son nom, Gendebien s'exprima en ces termes: «Non, trois cent quatre-vingt mille fois non pour trois cent quatre-vingt mille Belges que vous sacrifiez à la peur.» Puis il écrivit sa démission de membre de la Chambre et sortit de l'enceinte législative pour ne plus y reparaître.

Quelques temps plus tard, Alexandre Gendebien donnait aussi sa démission de membre du conseil communal de Bruxelles et de bâtonnier de l'ordre des avocats. Il se consacra presque exclusivement à l'administration des hospices dont il était devenu receveur général après la mort de son beau-père, Antoine Barthélemy. Comme ses ascendants, il atteignit les limites de la vieillesse. Il avait quatre-vingt-un ans lorsqu'il s'éteignit à Bruxelles, le 6 décembre 1869.

L'AFFAIRE NOTHOMB-GENDEBIEN, LE DUEL



(page 492) (...) J.-B. Nothomb donne ensuite communication à son frère de la lettre précitée.

«Le jeudi 14 - (...) - j'ai reçu une lettre par laquelle MM. de Renesse et Niellon, témoins de M. Gendebien, demandent en son nom satisfaction, en me laissant le choix du lieu et des armes.

Le général d'Hane de Steenhuyze et le député d' Huart ont consenti à être mes témoins; je les ai chargés de déclarer à M. Gendebien et à ses témoins que j'acceptais le duel, mais à bout portant, une table entre nous deux, (...).

Toutefois, suite à une intervention du père de JB Nothomb, les témoins se sont réunis de part et d'autre ; les témoins de M. Gendebien ont avoué n'avoir accepté que pour empêcher que l'affaire tombât en de mauvaises mains ; ensuite les 4 témoins ont signé la déclaration suivante :

Les soussignés s'étant réunis pour examiner le différend qui s'est élevé entre Messieurs Gendebien et Nothomb, ensuite de ce qui a eu lieu à la séance de la Chambre des Représentants le 23 août dernier, ont mûrement étudié et discuté les faits et les circonstances relatives à cette affaire. Il est résulté de cet examen que rien de ce qui s'est passé à cet égard n'a paru aux soussignés de nature à compromettre en aucune manière l'honneur et la délicatesse de ces Messieurs ;

Convaincus, en conséquence, qu'il serait contraire à la raison, au bon sens, aux vrais principes, de donner suite à cette altercation et que ce serait assumer sur Messieurs Gendebien et Nothomb et sur les soussignés eux-mêmes, une immense responsabilité, que de se livrer pour cela à un combat ; Nous déclarons que, selon notre avis, un tel combat ne doit absolument pas avoir lieu ; Nous déclarons de plus que si Messieurs Gendebien et Nothomb ne voulaient pas s'en rapporter à notre manière de voir, nous refuserions formellement de continuer à être leurs témoins.

Le présent fait en double à Bruxelles, le 15 octobre 1833.

(Signé) D'HANE. (Signé) E. D'HUART.
(Signé) DE RENESSE. (Signé) NIELLON. (...)

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